DPE, péril en la demeure

Publié le 28 septembre 2021

Vent de panique. Face aux errements du nouveau DPE, le ministère recommande sa suspension dans les logements d’avant 1975…

DPE

On pourrait presque en rire. Comment, ce DPE censé pourtant être irréprochable depuis le 1er juillet, collectionnerait de graves incohérences ? Pire, après plus de deux ans de réforme, on le dit moins fiable encore que son prédécesseur ! A tel point qu’on a vu les fédérations de l’immobilier ou même l’Union sociale de l’habitat, monter au créneau pour dénoncer la subite flambée des étiquettes F et G. En cause ? Un moteur de calcul défaillant, fourni par… le ministère de la Transition écologique.

Le ministère a réagi. Dans un communiqué, il recommande de ne plus éditer de DPE pour les logements d’avant 1975. Plus facile à dire qu’à faire, car sans le fameux diagnostic, impossible aujourd’hui de vendre ou de louer. Sans compter que le ministère ne renseigne aucune date pour la levée de cette suspension. Confusion totale, toute la chaîne immobilière doit donc composer avec un DPE rendu opposable, dont le ministère himself reconnaît le manque de fiabilité. Un comble.

Dans l’urgence, des actions correctives devraient être annoncées rapidement. Question de semaines, vraisemblablement, pour que tout rentre dans l’ordre et qu’on évite un scénario catastrophe avec un gros paquet de passoires énergétiques subitement retiré du marché locatif à horizon 2025. Pas d’inquiétude à avoir de ce côté-là.

Mais les débuts chaotiques du nouveau DPE risquent aussi de laisser des traces. Même si le diagnostiqueur n’y est absolument pour rien, et si depuis bientôt trois mois, il observe, impuissant, les incongruités du DPE, c’est sa crédibilité qui risque d’être entachée. C’est vers lui que se retourne d’abord le client. Il est donc essentiel que l’Etat assume sa responsabilité et ne laisse le diagnostiqueur, seul, essuyer les plâtres. Souvenons-nous que beaucoup de voix, dans la profession, s’étaient élevées au printemps pour alerter sur l’impréparation de cette réforme. Sans être entendues, malheureusement.