Chauffer moins, pour gagner plus

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Publié le 20 avril 2022

Des années que nos DPE le disent, un degré de moins chez soi ou au bureau, c’est aussi de sacrées économies à la clé. Bizarrement, avec la flambée des tarifs de l’énergie, le message passe un peu mieux…

En route pour la sobriété énergétique. Pas le choix, tous les experts le disent, on ne réussira pas la rénovation, on ne sauvera pas la planète, si nous aussi, nous ne changeons pas un peu. Puisque nous consommons trop, nous devons aussi faire évoluer (un peu ? beaucoup ?) nos comportements. Eh oui, une fois notre logement rénové, chaudement isolé, on aurait tendance à s’octroyer davantage de confort. En clair, une partie des bénéfices tirés de la rénovation est sacrifiée pour améliorer la température ambiante. Du coup, les économies d’énergie apparaissent souvent inférieures à celles que l’on avait imaginées.

Des années que les têtes pensantes de la rénovation énergétique dans notre pays plaident pour davantage de sobriété énergétique. Disons-le, dans notre société de consommation, le message avait un peu de mal à passer. La preuve, depuis 2006, le DPE préconise une température de chauffe de 19°C, mais c’est un peu comme si on prêchait dans le désert.

Avec la nouvelle version du diagnostic en vigueur depuis juillet 2021, l’information est rendue bien plus visible. « Chauffer à 19° plutôt que 21°, c’est -15% sur votre facture », c’est écrit en grands caractères. Et même un seul degré en moins représenterait entre une baisse de 5 à 10% sur sa facture selon l’Ademe.

Bizarrement, la hausse vertigineuse des coûts des énergies rend le message plus acceptable.  L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas : la petite phrase s’entend depuis des années, mais nous sommes désormais passés de la rhétorique à la pratique puisque la France aspire désormais à la souveraineté énergétique.

Mi-mars, le Premier ministre avait annoncé un effort de sobriété énergétique pour les quelque 200.000 bâtiments appartenant à l’Etat. C’est chose faite, une circulaire publiée mi-avril (*) fixe une température de chauffe à 19°C dans tout le patrimoine immobilier de l’Etat, et aussi une température maximum en cas d’inoccupation courte ou prolongée. Fini de chauffer inutilement les bâtiments, fini aussi de refroidir dès que le mercure s’emballe, puisque la circulaire interdit de déclencher la clim lorsqu’il fait moins de 26°C à l’intérieur.

L’État se veut exemplaire, et met désormais en pratique les recommandations formulées voilà bien longtemps par l’Ademe. Et les collectivités territoriales tout comme les acteurs économiques sont invités à lui emboiter le pas sur le chemin de la sobriété énergétique.

(*) Circulaire n° 6343-SG du 13 avril 2022 relative à l’ajustement des conditions de chauffage des bâtiments de l’État, de ses opérateurs et accompagnement des projets en cours permettant des réductions de consommation de gaz.