Mérule : privilégiez l’état parasitaire !

Publié le 25 avril 2024

Dix ans que l’information mérule a vu le jour, portée par la loi Alur de 2014. Il faut bien le reconnaître, ce dispositif reste désuet : ce n’est pas parce qu’on n’est pas en zone d’infestation que l’on est à l’abri. Pour éviter que la mérule ne vous pourrisse la vie, mieux vaut privilégier un état parasitaire.

La question avait été posée à l’époque. Etat parasitaire obligatoire ou simple information mérule ? Le législateur a tranché. Le principe de cette information est simple. Comme pour les termites, les préfectures définissent par arrêté des zones d’infestation. Et en cas de vente, le vendeur devra impérativement informer l’acquéreur que le bâtiment se trouve dans une zone d’infestation. Cela ne veut pas dire que le bien est infesté, juste qu’il existe un risque.

Dix ans que le dispositif existe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette information mérule est restée discrète. La cartographie des arrêtés préfectoraux dévoilée en mars par le Cerema en témoigne. Aucun arrêté préfectoral dans des départements que l’on sait pourtant infestés comme le Nord, le Pas-de-Calais, la Manche, le Calvados, les Côtes d’Armor, l’Ille-et-Vilaine… Un comble. Et pour les départements où un arrêté existe, il ne concerne que quelques communes, et souvent quelques parcelles cadastrales.

L’état parasitaire pour débusquer la mérule

On est loin, très loin, du compte. Ce n’est pas parce qu’on ne se trouve pas en zone d’infestation que l’on doit se penser à l’abri. Selon les professionnels du traitement de la marque CTBA+, dans certains départements, plus de la moitié des communes est pourtant infestée ! Dans les Côtes d’Armor, dans le Nord, en petite couronne… où il n’existe pourtant aucune arrêté mérule.

Les carences de l’information mérule sont d’autant plus alarmantes que le champignon ne cesse de gagner du terrain. Et pas uniquement sur les régions arrosées du quart Nord-Ouest ; le champignon est partout aujourd’hui ! La mérule profite ainsi de la rénovation thermique : des matériaux isolants pas toujours bien mis en œuvre, ou inappropriés pour des murs anciens, une ventilation souvent négligée, il n’en faut pas davantage pour favoriser l’apparition du champignon.

On ne le répétera jamais assez, plus on agit vite, plus l’infestation restera limitée, et moins la facture du traitement sera salée. En cas de doute, dès l’apparition des premiers symptômes, ou pour être apaisé en cas de vente-acquisition, il est fortement conseillé de réaliser un état parasitaire. Car même si la mérule reste tapie dans l’ombre, souvent invisible pour un profane, elle laisse derrière elle des indices qui n’échapperont pas à un professionnel.