Le DPE, la chance du diagnostic

Publié le 12 octobre 2021

Dans un mois, dans six mois, que retiendra-t-on de cette crise du DPE ? Une chose est sûre, désormais, plus personne ne prendra le(s) diagnostic(s) à la légère.

A première vue, ce fiasco du nouveau DPE représente surtout une sacrée épine dans le pied du  diagnostiqueur. Coincé entre le marteau et l’enclume, à lui d’éponger les erreurs du ministère et de rééditer entre 80.000 à 100.000 DPE douteux qu’il faudra bien rééditer. On imagine sans mal le mécontentement (légitime) des vendeurs qui auront consenti de substantiels rabais pour leur passoire énergétique finalement pas si passoire que ça… Allez expliquer au client que c’est la faute de la méthode de calcul fournie par l’Etat, pas celle du diagnostiqueur qui se trouve en face de lui ou à l’autre bout du fil…

Mais une fois le soufflet retombé, une fois le nouveau DPE rodé et rentré dans les clous, que restera-t-il ? Mine de rien, en l’espace de quelques semaines, le diagnostic a gagné en influence comme jamais. C’était sans doute prévisible, avec l’arsenal de mesures de rénovation énergétique adossé à ce nouveau DPE, mais peut-être pas de façon aussi précipitée. Mieux que toutes les communications ou les beaux discours qu’on avait entendus jusque-là, cette crise montre que le DPE n’est pas qu’une simple étiquette pour égayer l’annonce, et qu’un diagnostic peut même se révéler déterminant pour la valeur vénale d’un bien. Dit autrement, les diagnostics ne sont pas seulement là pour satisfaire une obligation réglementaire.

Certes, cette démonstration intervient, malheureusement, en creux : on s’aperçoit aujourd’hui de l’importance du DPE à cause de ses lacunes. Ces incohérences disparaîtront, tout devrait rentrer dans l’ordre dans les prochaines semaines, avec une méthode de calcul enfin fiable, mais tout ne redeviendra peut-être pas comme avant. Le regard des clients a évolué, le DPE devient essentiel dans la vente et la location. Soyons sûr que de moins en moins de personnes prendront les diagnostics à la légère. Pour le diagnostiqueur, le nouveau statut du DPE risque de se traduire par quelques tracas au quotidien face à des clients dépités d’écoper d’un F ou un G ; pour la filière, l’influence gagnée par le DPE est aussi une belle opportunité de s’affirmer enfin.