C’est l’histoire d’un diagnostiqueur…

diagnostiqueur
Publié le 21 février 2023

C’est l’histoire d’un diagnostiqueur qui pour faire plaisir à des clients ou prescripteurs -un peu trop pressants- se montre très généreux sur le classement d’un bien… (*)

Prenons un diagnostiqueur quelconque. Son métier à lui, c’est d’abord le DDT (Dossier de diagnostic technique), les diagnostics de la vente/location. Plomb, gaz, électricité, amiante, termites et surtout le DPE. Notamment le DPE, on insiste. Car il pèse lourd dans le panier traditionnel du DDT, plus d’un diagnostic sur quatre est aujourd’hui un DPE. Chaque semaine, on compte actuellement plus de 50.000 DPE produits en France et Navarre.

Alors pour faire plaisir à son vendeur ou à l’agent immobilier ou les deux, notre diagnostiqueur peut être tenté d’édulcorer son diagnostic. Un peu plus d’isolant dans les combles, davantage de surface dans le logement, c’est tellement facile d’améliorer le classement d’un bien en bougeant quelques paramètres. On appelle ça un diagnostic de « complaisance ».

Du « D » plutôt que du « F », l’agent immobilier pourra vendre plus facilement sans rogner sur sa commission, le vendeur obtiendra le prix (presque) souhaité, et le diagnostiqueur aura soigné sa relation commerciale, si bien qu’on refera appel à ses services. Bref, tout le monde est content.

Bombe à retardement pour le diagnostiqueur

Tout le monde ? Dans cette histoire, on a oublié l’acquéreur. Et avec ce DPE de complaisance, on a enclenché une véritable bombe à retardement. Car après un ou deux hivers dans sa nouvelle demeure, l’acquéreur s’apercevra que son bien n’est peut-être pas aussi vertueux que celui qu’on lui avait vendu. Et que le DPE était trop généreux.

Disons-le, il y a des chances que tout le monde, vendeur, agent immobilier, notaire et diagnostiqueur, se retrouve devant les juges. Chacun se renvoyant la balle. Et avec le DPE opposable (depuis le 1er juillet 2021), l’addition risque d’être salée. Car une erreur dans le DPE devient une opportunité pour le propriétaire victime d’espérer un peu plus que des dommages et intérêts au titre de la perte de chance (la jurisprudence actuelle). Et si on lui faisait payer les travaux pour (au moins) atteindre la performance énergétique décrite dans le DPE ? Au prix des matériaux et des travaux, la belle affaire (pour l’acquéreur).

Alors, non, mille fois non, chez EX’IM, on ne fera pas de diagnostic de complaisance parce qu’on se mettrait à la faute et parce que tous ceux qui le font finissent un jour par s’en mordre les doigts et mettre la clé sous la porte. Et parce qu’on soigne justement notre relation client, nous n’avons pas envie d’emmener nos prescripteurs dans un litige qui va empoisonner l’existence des années durant.

(*) Bien sûr, toute ressemblance avec des faits existants (ou ayant existé) serait purement (mais alors purement) fortuite…