DPE, rentrée des classes (énergétiques)

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Publié le 30 août 2022

La rentrée est encore placée sous le signe de l’énergétique. Entre le gel des loyers des passoires thermiques, et les incitations à la sobriété énergétique jusqu’au sommet de l’Etat.

Cela devient une habitude. C’est la rentrée, le DPE refait surface. L’an passé avec les errements de la nouvelle méthode qui plombaient le marché immobilier, cette année, avec le gel des loyers pour deux millions de passoires thermiques. Pas de DPE avec une classe E (*), pas d’augmentation de loyer. Même si c’est pour l’indexer sur l’inflation galopante.

Va falloir s’y faire. Le DPE, ce diagnostic technique où le commun des mortels n’y entendait souvent rien, s’est largement démocratisé. Vous avez remarqué, plus personne ne vous demande de quoi vous parlez quand vous évoquez le sujet. Mieux encore, les gens se montrent souvent intéressés, concernés même.

Et on n’a pas fini d’en parler de ce DPE. D’abord, parce que le gel des loyers n’est que l’avant-garde des mesures drastiques dictées par la loi Climat et résilience pour éradiquer les passoires thermiques. Ensuite, parce qu’on sent bien que quelque chose a changé, qu’un virage est en train d’être négocié.

DPE et sobriété, complémentaires

Dans une société vouée à la consommation, que l’on puisse parler, au sommet de l’Etat, de « sobriété énergétique » est pour le moins révélateur. Certes, l’expression n’a rien de neuf, mais elle s’est subitement popularisée, à la faveur d’un été torride où l’on n’a pas cessé de brandir une menace de pénurie d’électricité pour l’hiver à venir.

En quelques semaines, ce message que le DPE tentait timidement de faire passer depuis plus de quinze ans avec ses recommandations d’usage, est subitement promu. Oui, réduire sa température ne serait-ce que d’un degré permet de réaliser de substantielles économies sur sa facture. Et oui, il n’est pas utile de chauffer sa maison au-delà de 19°C. Jusqu’à présent, ce volet recommandations ne retenait guère l’attention, et d’ailleurs, il n’avait que peu évolué avec la réforme de 2021.

On préférait insister sur les caractéristiques du bâti négligeant le volet comportemental, réduisant la rénovation énergétique à une somme de travaux. Plusieurs études, notamment outre-Rhin, l’ont pourtant montré, la rénovation sans une évolution des comportements perd de son efficience. C’est humain, dans un logement rénové, les occupants ont tendance à accroître leur confort, à améliorer la température de chauffe, puisque de toute façon ça leur coûte moins cher qu’auparavant. On sait désormais que la rénovation énergétique sans un sérieux changement des habitudes, ne sera pas suffisante. Et là aussi, même si le DPE et le diagnostiqueur s’intéressent uniquement aux qualités intrinsèques du bâti, on imagine déjà qu’ils pourraient jouer un rôle encore plus important dans l’avenir pour promouvoir cette sobriété énergétique.

(*) Depuis le 24 août, un propriétaire-bailleur qui souhaite augmenter le loyer doit disposer au minimum d’un DPE avec une classe E. Ce DPE doit être réalisé selon la méthode conventionnelle et avoir moins de quatre ans.