Diagnostiqueur, le futur accompagnateur Rénov’

Publié le 1 février 2022

Record pulvérisé. Plus de 750.000 aides MaPrimeRénov’ distribuées en 2021. Oui, mais pour quelle efficacité énergétique au juste ? On l’ignore. Et si le diagnostiqueur était une clé pour une rénovation bien plus efficiente ?   

On peut s’en réjouir, mais pas s’en contenter. Avec quatre fois plus d’aides distribuées en 2021, MaPrimeRénov’ représente à l’évidence un bond de géant vers la massification de la rénovation énergétique. Pour quels gains au juste ? Ça, on l’ignore. D’ailleurs, la critique commence à montrer le bout de son nez. Dans leurs récents rapports, la Cour des comptes puis le comité de France Relance s’interrogent tour à tour sur la réelle efficacité énergétique du dispositif. Autrement dit, les gains énergétiques sont-ils à la hauteur des deux milliards d’euros engloutis rien qu’en 2021 ?

Car une aide ne signifie pas forcément qu’un logement ait été rénové. Ce serait trop beau. En fait, on est même loin du compte. Huit à neuf primes sur dix correspondent à un mono-geste. On change sa chaudière ou on isole son logement (neuf travaux sur dix portent sur l’isolation ou le chauffage), mais rarement les deux. Or, on sait bien qu’une rénovation vraiment efficace sous-entend nécessairement un bouquet de travaux.

Plus facile à dire qu’à faire. On le sait, le particulier est bien souvent perdu dans ces travaux et ces dispositifs de rénovation énergétique. Bien sûr, mon Accompagnateur Rénov’, ce tiers indépendant, doit y remédier en guidant les ménages sur la vertueuse voie de la rénovation. Sur le papier, le nouveau dispositif est séduisant. Mais avec 450 points conseils énergétiques, et des millions de passoires énergétiques à rénover dès les prochaines années, les moyens semblent insuffisants. Pour ne pas dire dérisoires.

L’Etat en est conscient. Dès 2023, Mon Accompagnateur Rénov’ s’ouvrira aussi à des opérateurs privés agréés par l’Etat. Une nouvelle opportunité pour le diagnostiqueur ? Pourquoi pas. Difficile d’imaginer qu’une personne réalise le DPE, qu’une autre effectue l’audit énergétique, qu’une troisième enfin, se charge d’accompagner les ménages… La simplification –et donc l’efficacité- passe par un interlocuteur unique.

On pense forcément au diagnostiqueur, ce tiers indépendant et impartial (c’est écrit dans les textes). Qui d’autre que lui témoigne d’une présence sur tout le territoire et d’une polyvalence précieuse en matière de rénovation ? Ces atouts, ces arguments maintes fois évoqués, ont déjà permis au DPE d’occuper une place plus grande dans le dispositif de rénovation énergétique. Que le diagnostiqueur devienne conseiller en rénovation énergétique, passe par une montée en compétence. Une de plus serait-on tenté de dire. Car cette montée en compétence, cette agilité –c’est à la mode aujourd’hui-, fait partie de son ADN. Après tout, l’histoire du diagnostic depuis 25 ans n’est rien d’autre qu’une montée en compétence perpétuelle.