Diagnostics avant-vente : raison et sentiments

Publié le 14 février 2023

Diagnostics avant-vente & Saint-Valentin oblige. En amour comme en immobilier, cela fonctionne souvent au coup de cœur. Avec une sacrée différence cependant : au moins, quand on choisit son logement, on a des diagnostics…

Les commencements ont des charmes inexprimables, disait Molière. C’est vrai. C’est après que ça se gâte. Quand, au fil du temps, les craquelures du vernis apparaissent et que l’on entrevoit les défauts de l’autre. Bon, notre bien-aimé(e) a voulu se montrer sous son meilleur jour, mais disons-le, on a aussi fermé les yeux, car rétrospectivement, il avait laissé quelques indices derrière lui. Ah si j’avais su…

C’est pareil pour la maison ou l’appartement qu’on visite. Quel agent immobilier n’a pas entendu cette petite phrase : « on recherche d’abord le coup de cœur ». Pure prétention ou réelle clairvoyance, certains professionnels se disent même capables de savoir en quelques minutes qui est séduit, qui va acheter. Juste parce qu’ils auront décelé au fond des yeux la précieuse étincelle.

Vous me plaisez beaucoup, mais avez-vous votre bilan sanguin ?

Vous avez vu les magnifiques carreaux ciments du vestibule ? Et le parquet chevron ? Et la cheminée en marbre… Du coup, ébloui par le charme de l’ancien, on ne voit pas (ou on voit moins ou on ne veut pas voir) que la chaudière est aussi une pure antiquité. La lune de miel tourne parfois court.

Très lumineux ce séjour, mais avec un isolant dans les murs, cela aurait été encore mieux. Sympa la cheminée feu de bois, mais totalement inutile et en plus, source de courant d’air durant l’hiver. Charmant, le plancher vitrifié, mais malheureusement les capricornes et autres joyeux xylophages, le trouvent aussi très à leur goût. Etc. Etc. En immobilier comme en amour, les défauts finissent toujours par faire surface.

Heureusement, pour dépasser les simples apparences, le législateur a inventé les diagnostics immobiliers. Histoire de savoir où on met les pieds avant de s’endetter sur plusieurs générations. C’est aussi pour ça qu’ils ont été créés, pour la garantie contre les vices cachés. Que l’acquéreur ne puisse pas dire après qu’il ne savait pas, et que son vendeur avait un peu trop embelli la mariée.

Forcément, c’est difficilement transposable aux relations amoureuses. Imaginez, au premier rendez-vous, que l’on vous demande un extrait de casier judiciaire, un bilan sanguin, un CV et pourquoi pas une fiche de renseignements à compléter. On sourit. Non, bien sûr, il n’existe aucune garantie et c’est sans doute tant mieux, pour tout dire, ça casserait un peu le charme. En amour comme en immobilier, il demeurera toujours une franche part d’incertitude. Mais au moins pour l’un, il y a des diagnostics qui aident à rester un peu objectif pour que le coup de cœur vive longtemps.