Comprendre le nouvel audit énergétique en cinq questions

Publié le 8 avril 2024

Audit incitatif ou audit réglementaire ? Vous vous emmêlez les pinceaux. Normal, pour le consommateur tout ça n’était pas très clair. Alléluia ! Les pouvoirs publics ont simplifié le dispositif (oui ça arrive) : depuis le 1er avril, il n’existe plus qu’un seul et même audit.

Quand ai-je besoin d’un audit énergétique ?

Ça ne change pas. L’audit énergétique est d’abord obligatoire en cas de vente d’une passoire énergétique en monopropriété (le plus souvent une maison individuelle) classée F ou G. Pas le choix, et d’ailleurs, le notaire ne laissera passer aucune vente sans un audit dans les clous. Si on applique la réglementation à la lettre, cet audit est à fournir -en plus du DPE, on le rappelle- dès la première visite du bien. A signaler que les logements classés E seront également rattrapés par cette obligation dès le 1er janvier 2025.

Deuxième cas de figure, l’audit énergétique peut être demandé dans le cadre d’une rénovation globale financée par MaPrimeRénov’. Il constitue d’ailleurs une étape indispensable du parcours accompagné pour les propriétaires qui se lancent dans une rénovation d’ampleur. Mais cet audit peut aussi être purement volontaire parce qu’un propriétaire a besoin d’y voir un peu plus clair.

Qu’est-ce qui change dans l’audit ?

Jusqu’à présent, on distinguait deux audits : l’un incitatif, l’autre réglementaire. C’est désormais du passé, le ministère a procédé à leur harmonisation : il n’en reste plus qu’un seul qui peut être utilisé indifféremment à la vente d’une passoire ou dans le cadre d’une rénovation financée par MaPrimeRénov’. Dans la limite de sa validité de cinq ans, bien entendu.

Depuis le 1er avril, les deux audits utilisent désormais la même méthode de calcul -la fameuse méthode 3CL du DPE-, mais aussi une même trame de rapport diffusée fin mars par le ministère. Bref, tous les audits énergétiques sont désormais calés sur le même modèle. Plus simple pour s’y retrouver.

A signaler toutefois qu’une période transitoire court jusqu’au 1er octobre 2024 : les anciens audits réalisés avant le 1er avril 2024 restent valables et pourront être financés et utilisés dans le cadre de MaPrimeRénov’.

A quoi sert l’audit énergétique ?

A y voir plus clair dans sa rénovation énergétique. L’audit énergétique réalise un bilan énergétique et fournit des parcours de travaux détaillés avec des estimations des coûts. Pour ceux qui souhaitent réaliser la rénovation d’une seule traite ou avancer par étapes.

Si cet audit énergétique tend à gagner du terrain encouragé par les pouvoirs publics, c’est aussi pour ne plus faire n’importe quoi. Comme par exemple, installer une pompe à chaleur dans une passoire énergétique ou isoler n’importe comment des murs anciens dits respirants. C’est du vécu, malheureusement. En rénovation, on le rappelle, il y a un ordre à respecter : isoler, ventiler et chauffer.

Depuis le 1er avril, le contenu de l’audit évolue également avec la volonté d’accorder une place plus grande au confort d’été et à la qualité de l’air intérieur : l’auditeur devra prendre en considération ces aspects à chaque étape de travaux. Baisser ses factures de chauffage, c’est bien, mais à condition de ne pas détériorer la qualité de l’air intérieur. Ce qui arrive immanquablement lorsqu’on isole sans se soucier de la ventilation. En matière de rénovation, on peut parfois faire plus de mal que de bien. C’est pour ça que l’audit joue un rôle essentiel.

Bon à savoir : Depuis le 1er avril, les scénarios de travaux sont désormais alignés sur MaPrimeRénov’ 2024. La première étape de travaux doit compter un gain d’au moins deux classes DPE avec le traitement de deux postes d’isolation. Le niveau final à atteindre reste celui de la rénovation dite « performante », autrement dit une classe énergétique A ou B, voire une classe C lorsque le logement est classé F et G. Si le propriétaire le souhaite, des scénarios supplémentaires peuvent également être élaboré.

Qui peut réaliser l’audit ?

Allez, on va rester fair-play (on est comme ça chez Ex’im). Bien sûr, il y a nous, les diagnostiqueurs certifiés DPE et habilités, mais nous ne sommes pas seuls. Sur le marché, on trouve aussi des architectes, des thermiciens qualifiés RGE, etc. Chacun peut désormais réaliser l’audit énergétique réglementaire ou l’audit dans le cadre de MaPrimeRénov’, puisqu’il n’existe plus de distinction entre les deux prestations. De même, les diagnostiqueurs immobiliers peuvent également intervenir en sous-traitance d’un Accompagnateur Rénov’, uniquement pour la partie audit énergétique.

Attention, tout le monde ne peut pas intervenir dans n’importe quel bâtiment. Question de bon sens : un audit dans un bâtiment collectif réclame des compétences particulières. L’intervention des diagnostiqueurs certifiés DPE se limite aujourd’hui au champ de la maison individuelle et des monopropriétés avec un seul logement (un appartement situé au-dessus d’un commerce par exemple).

Est-ce qu’il est possible de faire financer l’audit énergétique ?

Oui, MaPrimeRénov’ continue à financer les audits énergétiques. Mais pas tous les audits : l’Anah (Agence nationale de l’habitat) qui distribue les précieuses aides précise que cet audit devra être « hors obligation réglementaire ». Exit, donc, l’audit obligatoire en cas de vente. De plus, l’octroi de l’aide (jusque 500 euros pour un ménage très modeste) est conditionné (pour le moment) à la réalisation d’au moins un geste de travaux et à la détention d’un signe de qualité par l’auditeur.