L’état parasitaire, une arme contre la mérule et ses dommages collatéraux

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Publié le 16 novembre 2021

Ah, si tous les acquéreurs pensaient à réclamer un état parasitaire. Oui, le diagnostic a un petit coût, mais il peut aussi éviter une grosse claque. Car fléau pour l’immeuble, la mérule ne se contente pas de grignoter les bois, elle ronge aussi le moral des occupants.

C’est une petite histoire comme on en voit désormais passer chaque semaine. Lu dans Ouest-France, un couple de retraités rachète une jolie bâtisse en Bretagne pour la transformer en gite. Belle idée, mais qui ne verra jamais le jour. Quinze ans plus tard, les deux retraités ont englouti leurs économies et le manoir rongé par la mérule doit être bradé aux enchères (1). A Dieppe, ce sont les copropriétaires d’un immeuble qui se trouvent confrontés au vorace champignon : les locataires ont dû être relogés et les travaux se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d’euros (2).

Et on pourrait sans mal compléter la liste, le champignon est devenu un marronnier pour la presse locale, un de ces sujets qui revient en boucle. En Bretagne, en Normandie, bien sûr, mais aussi en Lorraine, dans le Dauphiné, dans les Hauts-de-France… Les histoires sont bien sûr différentes, mais à chaque fois, on lit le même désarroi, le même sentiment d’impuissance chez ces propriétaires victimes du champignon. Ah si j’avais réalisé un état parasitaire avant d’acheter… Trop tard, les propriétaires n’ont souvent plus que leurs yeux pour pleurer, car une fois la mérule installée, il faut mettre la main à la poche et sortir plusieurs dizaines de milliers d’euros : pas d’autre choix pour sauver son bien puisque les assurances refusent de prendre en charge le sinistre.

Le parasite n’est pas seulement un fléau pour l’immeuble dont il menace la structure, il l’est aussi pour la santé des occupants. Santé physique ? A ce rayon, de brillantes études ont montré par le passé le cortège de pathologies entraînées par la mérule et par l’humidité en général : irritation, asthme, allergies, bronchites et autres affections des voies respiratoires…

Côté psychologique, en revanche, le sujet reste à défricher et sans doute n’insiste-t-on pas encore suffisamment dessus. En fait, on trouve une seule référence du côté du Québec où une étude de fin 2018 relève « bon nombre d’impacts psychologiques et sociaux associés aux dommages sévères et à la perte de son domicile » (3). Car avec la mérule, les problèmes ont souvent tendance à s’empiler : soucis financiers, déménagement, procédures judiciaires éventuellement, abandon de son chez-soi… Autant d’incertitudes qui selon cette étude canadienne peuvent être sources de stress, d’anxiété, de détresse émotionnelle, et même de dépression. A se demander si les dommages collatéraux ne sont finalement pas plus importants que les dégâts matériels du champignon.